Remise d’une attestation des activités du candidat par un tiers de confiance… Enregistrement du récit professionnel par un accompagnateur… La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) s’adapte aux réalités du Sénégal ! “Si la procédure Sénégalaise se cale sur la procédure Française, des dispositions innovantes ont été prises pour tenir compte des spécificités locales, dont ces deux majeures”, explique Norbert JAOUEN, chargé de mission nationale pour la VAE au ministère de l’Education nationale.
Dans le cadre des accords bilatéraux entre la France et le Sénégal signés en septembre 2018, un projet relatif à la VAE a été piloté par la direction générale du CNAM. C’est ce dernier qui a sollicité l’expertise juridique du ministère de l’Education nationale afin d’élaborer le cadre législatif et réglementaire de la VAE au Sénégal. Plusieurs séminaires (février, juin et novembre 2019) ont donc permis d’aboutir à la rédaction d’un projet de loi et d’un décret d’application.
Un “tiers de confiance” pour attester des activités
Premier constat : l’économie informelle est dominante, il est souvent impossible aux candidats d’attester de leurs activités. C’est donc la commission nationale de la VAE, créée par le 1er ministre, qui désignera quelles sont les personnes qualifiées pour devenir “tiers de confiance” (le chef du village par exemple). Le “tiers de confiance” devra attester sur l’honneur de la réalité des activités du candidat qui n’est pas en mesure d’en attester lui-même. Ce faisant, ce candidat sera aussi de fait inscrit à la Chambre des métiers et du commerce.
Il s’agit d’un transfert d’expertise pour la création d’un dispositif de Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) au Sénégal. (Norbert JAOUEN)
Le dossier de validation sous forme d’enregistrement
Second constat : la culture orale est prédominante et l’écrit est peu maîtrisé. Il a été décidé que lorsque le candidat n’est pas en mesure de décrire et d’écrire lui-même ses activités dans le dossier de validation (l’équivalent du livret 2 en France), il pourra se faire enregistrer par son accompagnateur VAE. L’accompagnateur aidera ainsi le candidat à expliciter ses activités, leurs contextes d’exercice et les ressources mobilisées.
Au cours de l’accompagnement, le candidat peut revenir sur ses propos, les corriger et les enrichir, mais aussi quand il a indiqué qu’il a terminé son travail. Ses propos enregistrés seront alors transcrits dans le dossier de validation par l’accompagnateur. Le jury sera donc en mesure de vérifier que le dossier de validation, qui est le même pour tous, est bien l’œuvre du candidat.
D’autres transferts d’expertise en Amérique Latine et en Afrique
Le projet de loi devait être présenté aux parlementaires en mars 2020. Mais la crise sanitaire a tout retardé. Sans attendre, 25 personnes futurs accompagnateurs VAE, pour la plupart des universitaires et des responsables de ressources humaines d’entreprises, ont quand même été formées par le CNAM aux étapes de la procédure : information, examen de la recevabilité, accompagnement et évaluation.
Ce projet innovant a été repéré par les services du ministère des Affaires étrangères Français, qui sollicite le ministère de l’Education nationale pour de nouveaux transferts d’expertise en Afrique et en Amérique latine. Le ministère de l’Education nationale entend aussi promouvoir ces dispositions innovantes pour faire évoluer ce dispositif de VAE Français.